Si la chaîne de télé Canal + avait le privilège de détenir les droits du groupe A de la Promotion d’Excellence du Haut-Rhin, nul doute qu’elle aurait d’ores et déjà programmé un multiplex le 15 juin prochain, à l’occasion de la 22e et dernière journée de la saison. Parce que le spectacle, ou du moins l’enjeu, sera présent sur presque tous les terrains. Alors que quatre des douze équipes du groupe seront encore directement concernées par le maintien, trois candidats se disputeront quant à eux le titre de champion et les deux visas pour l’Excellence. Voilà, rien que ça.
Pour le FC Hirtzfelden, qui accueillera l’US Wittenheim II, le FC Munchhouse, qui rendra visite au FC Wintzfelden, et l’AS Berrwiller, qui bouclera par un rendez-vous avec le FC Guebwiller, l’erreur sera proscrite lors de ces 90 dernières minutes de l’exercice. Et pour cause, tous trois disposent exactement du même nombre de victoires (13), de matches nuls (4), de défaites (4) et logiquement de points (64). Un scénario rare qui a donc le mérite d’entretenir le suspense, mais également de faire réviser les règlements à tout ce petit monde. Car il faudra bien établir une hiérarchie sans équivoque au cas où les trois leaders venaient à décrocher le même résultat lors de la cérémonie de clôture.
Or que dit le point « a » de l’article 22 des règlements de ligue en cas d’égalité de points dans un même groupe ? Eh bien il dit tout d’abord que c’est le classement aux points des matches joués entre les clubs ex-æquo qui permet de trancher. Mais pas de bol, dans le mini-championnat qui oppose Hirtzfelden, Munchhouse et Berrwiller, chacune des trois équipes ressort avec un bilan de 10 points. Égalité (re) parfaite, donc.
Munchhouse et le but manquant
C’est donc le point « b » (lequel prévoit de départager les équipes par la différence entre les buts marqués et les buts concédés par chacun d’entre eux au cours des matches qui les ont opposés) qui pourrait, le cas échéant, faire office de juge de paix. Au grand dam du FC Munchhouse qui dispose d’un goal-average négatif (-1) et qui serait donc le grand perdant de la triangulaire en cas d’égalité (Hirtzfelden est à +1 et Berrwiller à 0). « Rater une montée pour un petit but, ça serait évidemment très frustrant et ça laisserait beaucoup de regrets, mais on n’aurait pas d’autre choix que d’accepter le verdict, explique le coach de Munchhouse Mohamed Aït-M’Hamed. On a peut-être eu le tort de vendre de la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On n’a pas senti revenir Hirtzfelden et Berrwiller dans notre sillage. On a mal négocié certains tournants, c’est un fait. Mais cela n’enlèverait rien à notre superbe saison. »
Les choses sont donc brusquement devenues limpides dans ce casse-tête de départ. Surtout pour Ludovic Noellet et Mickaël Grandidier, les entraîneurs respectifs de Hirtzfelden et Berrwiller. Pour eux, un succès le 15 juin sera quoi qu’il arrive synonyme d’accession parmi l’élite départementale. « On n’est pas tributaires des autres, c’est une bonne chose, mais ça ne nous donne aucune garantie de gagner le dernier match, préfère tempérer le technicien hirtzfeldenois. Le scénario est tellement fou qu’il va mettre les nerfs à rude épreuve. Je sais que mes joueurs ne s’enflammeront pas avant l’heure car ils connaissent les qualités de l’US Wittenheim II, mais je ne sais pas comment ils géreront le stress. Ils sont assez jeunes et viennent pour la plupart de divisions inférieures. Ce sera un grand rendez-vous pour eux. Il faudra vraiment qu’ils oublient le contexte et jouent comme ils savent le faire pour couronner une saison magnifique. »
Opposée à la lanterne rouge guebwilleroise, l’AS Berrwiller semble a priori la mieux placée pour toucher au but. Mais on sait par expérience que les multiplex réservent souvent de drôles de surprises…
le 04/06/2014 à 05:00 Pierre Chatelus
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